Quel bilan feriez-vous de l’année qui vient de se terminer ?

Comparativement aux années 2021 et 2022 qui avaient été exceptionnelles en matière de croissance et de rentabilité pour les entreprises, l’année 2023 a connu les effets conjugués de la hausse du coût de l’énergie et des matières premières, de l’inflation et des conflits en Ukraine et au Moyen-Orient. Les taux d’intérêt ont été relevés et nous avons connu un resserrement du marché de la dette.

De fait, nous avons enregistré une augmentation significative du nombre de dossiers en procédure amiable, mandat ad hoc et conciliation, et une augmentation de la taille des entreprises en procédures collectives. Une tendance intensifiée par la difficulté des entreprises à rembourser leurs PGE.

Nous avons également accompagné des groupes souhaitant se séparer d’activités déficitaires. Alors que l’activité du marché traditionnel du M&A, en particulier du côté private equity s’est fortement réduite (on parle d’une baisse de 50 %), le marché du distress M&A a connu une progression, tant in bonis (1) que dans le cadre de procédures de redressement judiciaire.

2023 a donc été une année de transition. Entre la fin de la croissance du marché du M&A et le début d’un ralentissement économique et d’une augmentation des défaillances d’entreprises.

Qu’attendre pour l’exercice 2024 ?

Nous anticipons une augmentation du nombre de dossiers de refinancement. Aux nombreux signaux d’alerte qui pèsent sur la performance des entreprises – current trading en baisse, inflation, hausse des coûts – s’ajoute désormais la tension du marché de la dette qui va engendrer de réelles difficultés.

Nous entrons dans une période où les banques seront frileuses avec un coût de la dette élevé. Les fonds de dette pourront certes se substituer aux banques, mais principalement pour les plus beaux actifs à des taux dépassant les 10 à 12 % dans certains cas.

En pratique, cet état de fait pourrait se traduire par un désengagement des banques de certains secteurs fragiles, y compris pour les entreprises saines et profitables. Nous nous attendons à ce que certaines situations de refinancement plain vanilla puissent basculer finalement en restructuration financière en ayant recours aux procédures amiables, notamment dans les secteurs les plus exposés, comme les secteurs industriel, automobile, la distribution, l’immobilier et la santé.

Dans ce contexte, il est important d’anticiper le refinancement et les discussions avec les banques le plus en amont possible. Nous observons par exemple des entreprises démarrer des processus de refinancement pour des maturités arrivant à échéance en 2025, voire 2026. C’est une bonne pratique. Il faut aussi veiller à construire des dossiers extrêmement solides qui ne se limitent pas à une vision purement financière. En effet, pour se lancer, les financeurs ont besoin d’avoir une vision précise du modèle de l’entreprise, de son positionnement et de son marché, de ses évolutions et de toutes les mesures d’amélioration de la profitabilité que les entreprises souhaitent mettre en place à l’avenir.

2024 devrait donc être une année très soutenue en matière d’opérations de refinancement et de restructuration financière, avec une frontière extrêmement tenue entre ces deux situations. Nous devrions également assister à une forte augmentation du marché du stress ou distress M&A.

Qu’apporte selon vous l’expertise d’EY ?

EY est un cabinet de conseil intégré où des experts pluridisciplinaires ont à cœur de transformer les difficultés des entreprises en opportunités pour les dirigeants et leurs équipes. Nous disposons de l’équipe la plus expérimentée du marché avec des associés et des directeurs ayant plus de 30 ans d’expérience. Collectivement, nous accompagnons nos clients dans tous les sujets liés à leur restructuration, sans limiter nos interventions au seul prisme financier. En effet, il devient de plus en plus nécessaire de faire intervenir dans ces dossiers de restructuration complexe des équipes capables de fournir des analyses stratégiques et sectorielles pointues pour identifier les leviers d’amélioration opérationnelle, à l’image de ce que fait quotidiennement EY Parthénon, notre cabinet de stratégie comptant près de 9000 consultants à travers le monde et totalement intégré avec nos expertises M&A.

Nous travaillons avec les entreprises, les fonds d’investissement, les créanciers, les banques et les fonds de dette et couvrons les aspects stratégiques et opérationnels des business plans en associant nos différentes expertises en stratégie, en évaluation et en économétrie. Nous disposons d’un réseau mondial d’expertises sur lequel nous pouvons nous appuyer pour résoudre des problématiques complexes, en particulier aux Etats-Unis, où l’expertise en matière de restructuration est reconnue. Dans une situation de restructuration où les dirigeants sont amenés à travailler tant pour l’entreprise que les actionnaires et les créanciers, EY est probablement le seul cabinet à offrir un conseil intégrant toutes les compétences requises au niveau mondial.

Enfin, le développement du segment Entrepreneurs chez EY qui s’appuie sur la force de nos bureaux dans les territoires nous permet de construire une relation de confiance avec les entrepreneurs et de les accompagner dans la durée. Les équipes pluridisciplinaires d’EY sont donc totalement mobilisées pour accompagner les entreprises dans les périodes difficiles à venir.