Quel bilan feriez-vous de l’année qui vient de se terminer ?

Sophie Barbé, Associée Turnaround and Restructuring Strategy, et Guillaume Cornu, Partner responsable de l’activité Turnaround Restructuring Services et Strategy and Transaction Market leader pour la France, EY : 2022 aura été une année paradoxale. Tous les secteurs économiques ont soudainement pris conscience de leur dépendance au contexte géopolitique mondial. Guerre en Ukraine, politique zéro Covid en Chine ont signé la désorganisation des chaînes logistiques et le retour de l’inflation.

Pour autant, l’année n’a pas été négative vu les carnets de commandes des entreprises restent pleins, les besoins en recrutements élevés. Confrontées à ces nouveaux enjeux, les entreprises ont engagé des réflexions stratégiques de fond, sur lesquelles nos équipes Strategy and Transaction ont été en première ligne : due diligence opérationnelles et financières, plans de carve-out, intégration, revues stratégiques, optimisation du BFR. Nos équipes intégrées ont su accompagner nos clients sur ces questions clés 

2022 a été marquée par l’arrivée de Fabien Terraillot et Sophie Barbé deux experts en restructuring opérationnels. Leur intégration à l’équipe permet de développer les offres de plan de retournement, de CRO, d’accompagnement des directions financières en période de recherche de liquidité et de soutien des directions sur les opérations de restructuration sociale.

Qu’attendre pour l’exercice 2023 ?

L’année 2023 commence sous le signe de l’incertitude au niveau macro-économique. Les signaux restent contradictoires entre inflation, hausse des taux d’intérêt grogne sociale et compétition renforcée entre les grands blocs économiques d’une part et croissance, tension de recrutements, plan de relance et investissements dans les renouvelables d’autre part.

Face à ces incertitudes, les entreprises se préparent en conséquence et engagent des plans d’amélioration de leur liquidité pour faire face aux besoins escomptés. L’optimisation du BFR est au cœur des problématiques.

Par ailleurs, nous constatons déjà depuis fin 2022 une accélération des dossiers de restructuration, notamment dans le cadre de procédures amiables ainsi que des « rechutes » de certains dossiers fragiles. Au-delà des secteurs déjà impactés en 2022, des secteurs comme la construction mais également la tech sont également touchés.

Enfin, nous anticipons et constatons également une hausse du M&A « situations spéciales », notamment dans la tech mais également dans le cadre de désinvestissements de situations complexes ou d’activités ou de filiales non stratégiques ou en difficultés de Grand Corporate.  

Dans ce contexte, et alors que ce marché spécifique du M&A de « situations spéciales » devrait continuer à être très actif en 2023, on observe un changement d’approche dans le traitement des entreprises en difficulté. Avec la promulgation de la directive européenne, l’arrivée de nouveaux acteurs comme les fonds d’investissement et hedge funds, et la nécessité de savoir apprécier la véritable valeur de l’entreprise, le traitement des entreprises en difficulté ne sera plus considéré sous le seul angle financier.

Le plan de retournement couvrant l’ensemble des aspects stratégiques, opérationnels et bien sûr financiers pèsera encore plus fortement que par le passé, avec l’idée qu’un plan de redressement ne sera robuste que s’il définit une vision stratégique du futur de l’entreprise, de ses relais de croissance et de ses leviers opérationnels pour améliorer la rentabilité.

Qu’apporte selon vous l’expertise d’EY ?

EY est un cabinet d’expertise intégré qui dispose justement de toutes les compétences permettant de répondre au point précédent. Avec l’équipe la plus expérimentée du marché en Restructuring, forte d’associés et de directeurs ayant plus de 30 ans d’expérience, EY est capable d’accompagner des clients en situation de restructuration complexe.

EY se différencie par sa capacité à réunir autour de la table des experts pluridisciplinaires qui ont à cœur de transformer les difficultés de l’entreprise en opportunités pour le dirigeant et ses équipes. Collectivement, nous accompagnons nos clients dans l’intégralité des sujets liés à leur restructuration, sans limiter nos interventions au seul prisme financier. Ces spécialités intègrent par exemple nos compétences en stratégie (avec EY-Parthenon), mais aussi en évaluation ou en économétrie. Nos équipes peuvent également s’appuyer sur le réseau EY mondial, en particulier aux Etats-Unis dont l’expérience en matière de restructuration n’est plus à démontrer (Chapter 11).

L’arrivée récente de Sophie Barbé et Fabien Terraillot vient compléter ce dispositif : en effet, accompagnant leurs clients dans toutes les problématiques de réorganisation et d’optimisation de trésorerie, dans des contextes aussi variés que complexes, les nouveaux associés interviennent aussi bien sur des sujets de transformation des entreprises qu’en phase amiable comme judiciaire, aussi bien côté débiteur que repreneur. Assumant un rôle de conseils, capables de prendre des mandats de CRO ou de direction financière par interim, pouvant produire le chiffre et mettre en œuvre la restructuration de façon opérationnelle incluant le cas échéant la mise en œuvre des PSE où ils agissent de concert avec les avocats spécialisés aux côtés des entreprises.

Enfin, le développement du segment Entrepreneurs chez EY qui s’appuie sur la force de nos bureaux dans les territoires nous permet de construire une relation de confiance avec les entrepreneurs et de les accompagner dans la durée. Les équipes pluridisciplinaires d’EY sont donc totalement mobilisées pour accompagner les entreprises dans les périodes difficiles à venir.