Pascal Saint-Amans est au cœur des débats sur la fiscalité. Il est chargé non seulement de faire avancer les travaux techniques et de veiller les négociations politiques, mais aussi de proposer aux dirigeants des Etats des outils concrets pour réaliser leurs objectifs. Directeur du Centre de politique et d’administration fiscales de l’OCDE depuis 2012, il a forgé son expérience en préparant les négociations sur la coopération internationale et sur la concurrence fiscale. Son rôle a été jugé comme clé dans l’avancement de l’agenda de la transparence fiscale de l’OCDE dans le cadre du G20. Equilibriste, il sait faire montre d’optimisme pour encourager les Etats les plus volontaires, sans se départir d’une vision assez réaliste de l’économie.
En tant qu’historien de formation, pensez-vous que l’histoire de la fiscalité puisse éclairer de manière intéressante les évolutions actuelles ?
Pascal Saint-Amans : Les Etats modernes et les démocraties se sont constitués sur le principe du consentement à l’impôt. La fiscalité est donc liée à la souveraineté. A présent, la communauté internationale est composée d’Etats souverains qui ne veulent pas, ou pas vraiment, savoir ce qui se passe...