Longtemps resté hors des radars des investisseurs, le continent noir revêt depuis quelques années de nouveaux attraits. Malgré un risque majoré et un environnement de plus en plus concurrentiel.
Depuis quelques mois, l’Afrique est au cœur des conversations dans les cercles économiques et financiers français, et plus seulement pour parler philanthropie ou vacances exotiques. A croire que certains décideurs ont brusquement découvert le formidable potentiel de croissance de ce continent en même temps que l’existence de concurrents sur leurs anciennes plates-bandes coloniales. La part de marché de la France en Afrique a été divisée par deux au cours de la dernière décennie, passant de 11 à 5,5 %, selon les chiffres de CIAN (Conseil français des investisseurs en Afrique). Le lobby franco-africain relativise toutefois cette dégringolade par une croissance en valeur absolue du chiffre d’affaires des entreprises françaises sur le continent, qui a doublé sur la même période. Certes, mais la taille du marché africain a, elle, quadruplé, d’où une certaine forme d’aveuglement des acteurs hexagonaux en Afrique qui n’ont pas voulu voir l’érosion de leur importance face à l’appétit de nouveaux arrivants.
Regagner du terrain face à la Chine
«La France perd des parts de marché en Afrique subsaharienne au profit des émergents les plus importants que sont la Chine et l’Inde, mais aussi d’autres pays : le Brésil, la Turquie, la Malaisie, l’Iran, les Etats-Unis et bien d’autres. Sur l’ensemble de l’Afrique subsaharienne, la Chine fait désormais jeu égal avec la France dans les quatorze pays de la zone franc», constatait le député PS Philippe Baumel dans son rapport sur «la stabilité et le développement de l’Afrique francophone» publié en mai 2015. Ce rapport parlementaire fait suite au signal d’alarme tiré par les travaux qu’Hubert Védrine et ses cosignataires avaient remis au ministre de l’Economie et des Finances en décembre 2013 et qui alertaient notamment sur la montée en puissance du géant chinois dans l’économie du continent noir. La part de marché de la Chine en Afrique est en effet passée de moins de 2 % en 1990 à plus de 16 % en 2011, tandis que celle de la France déclinait de 10,1 % en 2000 à 4,7 % en 2011. Ce constat alarmiste est toutefois à nuancer quand on tient compte de la spécificité des stratégies françaises sur le continent noir : d’une manière générale, les entreprises françaises sont plus dans des stratégies d’implantation que d’exportation, ce qui fait que des groupes comme Bolloré (gestionnaire, entre autres, de quatorze grands ports africains), Bouygues ou Castel réalisent des opérations majeures, en termes d’investissement, sur fonds propres, qui n’apparaissent pas dans les statistiques du commerce extérieur. «Bolloré, Bouygues, Castel : la réussite de ces trois paterfamilias illustre bien à quel point les affaires françaises en Afrique restent inscrites dans le registre du politique, pointait le journaliste expert du continent africain Antoine Glaser dans son dernier ouvrage cinglant Arrogant comme un Français en Afrique1. Malgré toutes les sollicitations, les PME françaises n’ont ni l’envie ni les moyens (financiers et humains) d’affronter un marché africain désormais ultra-concurrentiel. Et les nouvelles générations d’entrepreneurs africains préfèrent faire affaire avec des homologues asiatiques, dépourvus de toute tentation paternaliste, que de continuer à subir les réseaux français de leurs propres anciens.» C’est cette fatalité que le pouvoir politique tente de conjurer depuis la tenue du Sommet de l’Elysée pour la paix et la sécurité en Afrique fin 2013, qui a fait la part belle au volet économique et à l’importance des échanges franco-africains. Ces intentions ont été concrétisées par la création de l’association «AfricaFrance pour une croissance partagée» avec pour objectif de renforcer les relations entre les entreprises françaises et africaines. La coprésidence en a été confiée au Franco-Béninois Lionel Zinsou qui incarne si admirablement la symbiose entre le monde économique français et le renouveau politique africain. L’ancien patron de PAI et ex-Premier ministre du Bénin (candidat malheureux à la présidentielle de mars 2016) s’est donné pour mission de reconstruire les relations entre entrepreneurs français et africains sur des bases plus saines en ciblant particulièrement la nouvelle génération de dirigeants de PME des deux rives de la Méditerranée. Le premier forum du club AfricaFrance, les 22 et 23 septembre derniers, a réuni plus de 2 500 chefs d’entreprises et cadres dirigeants.
Accélération du private equity
Bpifrance a aussi embrayé sur le mouvement et braqué son gouvernail, qui était toutes voiles dehors sur l’Asie, un peu plus vers l’horizon africain. «Pour Bpifrance, l’Afrique est une zone géographique prioritaire pour l’implantation des entreprises françaises», lançait Isabelle Bébéar, directrice de l’international et de l’université chez Bpifrance, en ouverture de la matinée consacrée à la conquête africaine en juillet dernier. Et la banque d’investissement de sortir de sa mallette un projet de fonds franco-africain calqué sur le fonds cross-border franco-chinois sponsorisé en 2012 par Bpifrance et China Development Bank et géré par Cathay Capital pour investir dans les PME françaises désireuses d’accélérer en Chine et les entreprises chinoises souhaitant s’implanter en France. La déclinaison africaine devrait bientôt annoncer un premier closing sur l’objectif de levée d’une centaine de millions d’euros dont 40 apportés par Bpifrance. Le Cathay africain sera en l’occurrence AfricInvest, une équipe qui capitalise sur 20 ans d’expérience en capital-développement au Maghreb et en Afrique subsaharienne (voir encadré). Il s’agit là d’un changement de stratégie important dans le regard porté par Bpifrance sur l’Afrique où sa présence était cantonnée à l’activité fonds de fonds. L’investisseur public avait ainsi contribué, aux côtés de Proparco (filiale de l’Agence française de développement), à alimenter les véhicules Averroès Finance I et II, dont la vocation était d’investir dans des fonds de private equity au Maghreb. Lancé en décembre 2014, le troisième millésime de ce fonds de fonds change de dimension en collectant 200 millions d’euros, contre 60 millions pour le précédent, et ose s’aventurer au-delà du proche Maghreb sur un terrain de jeu couvrant toute l’Afrique.
De son côté, l’AFIC n’est pas en reste. L’association des professionnels du capital investissement français a créé en 2015 un Club Afrique qui fédère déjà 250 membres, et a publié en avril dernier un Livre blanc qui recense les opportunités de développement de l’industrie du private equity en Afrique. Preuve de l’engouement récent pour la région, les fonds levés entre 2010 et 2015 ont atteint 21,6 milliards de dollars alors qu’ils étaient inférieurs à 10 milliards de dollars entre 2000 et 2005. Il faut dire que les professionnels de l’investissement français se sont légèrement fait devancer par les géants du capital-investissement (Carlyle, KKR et Blackstone notamment) qui se sont positionnés en force sur le continent, rejoignant les spécialistes de la région comme Brait, Ethos, Abraaj, Helios et AfricInvest. Ces dernières années, l’Hexagone a vu la naissance de nouveaux acteurs dédiés à cette zone. C’est le cas d’Investisseurs & Partenaires, présidé par Jean-Michel Severino, ancien vice-président de la Banque mondiale, qui se positionne comme un fonds d’«impact investing», cherchant à conjuguer rentabilité et impact social positif. Créé en décembre 2012 par Luc Rigouzzo et Laurent Demey, des anciens de l’Agence française de développement, et sponsorisé par le groupe Edmond de Rothschild, Amethis Finance a également une stratégie d’investissement qui fait la part belle aux critères ESG. A croire que des investisseurs «plain vanilla» n’ont pas leur place en Afrique.
Le paradoxe africain
A cet égard, Wendel fait figure d’exception avec une stratégie d’investissement soutenue sur le continent. Le holding d’investissement coté vient d’ailleurs de signer l’acquisition du leader panafricain des services aux entreprises Tsebo Solutions Group, pour une valeur d’entreprise de 5,25 milliards de rands (environ 331 millions d’euros) des mains de Rockwood Private Equity. «Le profil de Tsebo correspond parfaitement à notre stratégie d’investissement en Afrique où Wendel est désormais un d’investisseur de long terme reconnu avec plus de 1 milliard d’euros investis depuis le lancement en 2013 de Wendel Africa, commentait Frédéric Lemoine, président du directoire de Wendel, à l’annonce de l’opération. A partir de l’Afrique du Sud, Tsebo se développe dans le reste du continent et complète très bien IHS, Saham et SGI Africa qui sont positionnés sur des secteurs et des ensembles de pays différents.» Mais les pays assez matures pour offrir des perspectives de gros deals secondaires se comptent sur les doigts d’une main en Afrique. A l’exception de l’Afrique du Sud, dont l’industrie est plus ancienne et dont le stade de maturité est proche de celui des pays développés, le capital-investissement africain s’inscrit majoritairement dans une stratégie de capital-développement dans des PME avec des tickets inférieurs à 20 millions de dollars US. Or le vivier de sociétés de taille critique éligibles à une opération d’investissement classique reste très réduit dans un continent où la définition des PME est à géométrie variable et la rareté des ETI entraîne une bulle de valorisation autour des cibles disputées par des acteurs de plus en plus nombreux.
En cela, il existe bien un paradoxe africain : des besoins de financement colossaux pour faire grandir les petites entreprises et les structurer face à un afflux de fonds qui se concentre sur le haut du panier et se dispute quelques gros deals. Car avouons-le clairement, l’Afrique fait peur aux investisseurs. Bien sûr, ils aimeraient bien capter leur part des 5 % de croissance en moyenne sur le continent, des nouveaux marchés créés par une classe moyenne avide de consommation et une urbanisation galopante. En témoigne l’étude BearingPoint publiée fin 2015 qui révèle que les entreprises hexagonales prévoient que la part de chiffre d’affaires relative à l’Afrique va augmenter de 75 % au cours des 10 prochaines années. Intitulé «Une Afrique, des Afriques», ce rapport se garde toutefois de placer tous les Etats du continent à la même enseigne. Interrogées sur les pays africains les plus attractifs, 50 % des entreprises françaises sondées placent la Côte d’Ivoire au premier rang, devant le Maroc et l’Afrique du Sud (42 %), le Nigeria (36 %), le Kenya et l’Ethiopie (17 %), suivies de la RDC, de l’Algérie et de l’Egypte (11 %). Le Sénégal et le Cameroun, où plus de 60 % des entreprises interrogées sont déjà actives, ne figurent au 1er rang en termes d’attractivité que pour 8 % et 6 % du panel respectivement. Là encore, on a l’impression que les entrepreneurs français fantasment une conquête africaine mais dès qu’il s’agit d’investissements concrets, ils renoncent ou se heurtent à des obstacles infranchissables.
Car comme le souligne un récent rapport de la Cnuced, le continent africain «n’a pas suivi le processus normal de transformation structurelle où, à un niveau aussi bien intrasectoriel qu’intersectoriel, des activités à faible productivité sont progressivement remplacées par des activités à forte productivité». Dans un tel processus, la part élevée de l’agriculture dans le PIB diminue progressivement à mesure que celle de la production manufacturière augmente, avant de céder le pas au secteur tertiaire. Ce n’est pas le cas en Afrique subsaharienne et cela n’est pas sans incidence sur le futur. A moins que ce continent nous surprenne en sautant les étapes classiques de développement et en réécrivant l’histoire à sa manière. Certains pans de l’économie démontrent déjà cette capacité d’innovation née de la nécessité. Ainsi de sa place de leader mondial en matière de taux de bancarisation mobile, la moitié des transactions bancaires mobiles du monde se faisant en Afrique, car le continent a fait directement le saut, sans passer par l’étape de la bancarisation avec guichets qu’ont connue toutes les régions. Le continent offrirait alors une belle illustration de la théorie économique de l’«avantage de l’arriération», selon laquelle le rattrapage des retards peut se faire par appropriation immédiate des dernières technologies et des innovations dont elles sont porteuses : l’arriération impose l’inventivité. Ce serait sans nul doute une belle récompense pour les investisseurs avant-gardistes qui auraient cru en son potentiel.
AfricInvest, pionnier de l’investissement mid-cap en Afrique
Créé en 1994 à Tunis, AfricInvest figure parmi les premiers acteurs régionaux indépendants du private equity africain, avec 1 milliard de dollars sous gestion et des équipes qui ont essaimé en Afrique subsaharienne depuis le Maghreb. «Nous avons créé le métier de capital-investissement à Tunis, sous l’impulsion de la filiale de la Banque mondiale SFI qui voulait faire émerger le financement en fonds propres au Maghreb, retrace Ziad Oueslati, un des trois cofondateurs d’AfricInvest, qui s’est inspiré du modèle de Siparex, actionnaire minoritaire du groupe depuis le commencement de son aventure. Entre le premier fonds de 10 millions de dinars (4 millions d’euros) coté sur la Bourse de Tunis et le milliard de dollars sous gestion aujourd’hui réparti sur 15 véhicules mobilisant 50 professionnels dans sept bureaux couvrant tout le Maghreb, une bonne partie de l’Afrique subsaharienne et récemment Paris (pour couvrir les stratégies cross-border Europe-Afrique), la société de gestion a parcouru un sacré chemin au gré de la structuration du secteur du private equity et de l’appétit croissant des investisseurs pour le continent. Sans pour autant abandonner son ADN d’investisseur «hands-on» dans les entreprises du small et mid-cap, qui demandent un ratissage du terrain au peigne fin par des équipes locales ancrées dans les tissus économiques de leur zone d’investissement. «Nous n’avons pas suivi la mode des investisseurs arrivés en Afrique dans les années 2000 pour faire de gros deals, témoigne Ziad Oueslati. Nous sommes restés fidèles à notre positionnement d’origine pour accompagner les PME (qui sont les vraies créatrices d’emplois) dans la structuration de leur gouvernance, et pour insuffler une culture de la transparence et le respect d’une orthodoxie fiscale encore peu généralisée dans les entreprises de cette taille.» Ce que les Anglo-Saxons appellent l’impact investing et qui en Afrique revêt un enjeu encore plus important au sein d’économies où l’informel tient encore une place importante.
Interview - Karim Zine-Eddine, directeur des études et des relations avec l’Afrique, Paris Europlace
Quelles relations entretient Paris Europlace avec ses homologues africains ?
Karim Zine-Eddine : Depuis 2008, Paris Europlace développe des relations de coopération avec les places financières émergentes, notamment les places financières africaines. Cet intérêt coïncidait avec la volonté d’un nombre croissant de pays africains d’amorcer un mouvement de diversification des solutions de financement des entreprises, notamment à travers le développement des marchés de capitaux, particulièrement dans la zone du Maghreb. En 2013, nous avons ainsi signé un accord de coopération avec la COSOB (Autorité des marchés financiers algériens) afin d’accompagner la place financière d’Alger dans la création d’une structure représentative de ses acteurs. La même année, nous avons également conclu un accord de coopération avec Casablanca Finance City Authority (CFCA) afin de mener des projets communs, notamment en matière de désintermédiation du financement des entreprises et de l’innovation financière. Et plus récemment, en 2015, nous avons signé un accord de coopération avec la Bourse de Tunis avec pour double objectif d’accompagner la place financière de Tunis dans sa structuration et dynamiser l’écosystème financier tunisien.
En dehors de la collaboration avec les pays du Maghreb, avez-vous une action en direction des autres pays du continent africain ?
Au-delà des coopérations engagées avec les places financières émergentes d’Afrique du Nord, une nouvelle dynamique pour la coopération financière entre l’Afrique et la France a vu le jour en 2015 avec la création du «Cluster Finances AfricaFrance». Ce cluster s’inscrit dans le projet soutenu par les chefs d’Etat français et africains réunis lors du Sommet de l’Elysée fin 2013, de créer une Fondation franco-africaine pour la croissance. Animé par Paris Europlace et plusieurs acteurs financiers africains, le cluster a pour objectif de constituer un large réseau d’acteurs bancaires et financiers, publics et privés, africains et français pour faire de la finance un vecteur de croissance en Afrique, comme en France. Des projets concrets sont en cours de lancement, notamment en préparation du prochain Sommet des chefs d’Etats Afrique-France de Bamako.
Comment analysez-vous les besoins de financement en Afrique et leurs réponses actuelles ?
Les besoins en financement en Afrique sont importants. Le rapport 2016 de la Cnuced estime ce besoin à plus de 600 milliards de dollars par an. La réponse principale à ces besoins aujourd’hui se fait par l’intermédiaire des banques, ce qui est largement insuffisant et intenable sur le long terme, puisque les principales banques africaines sont confrontées, à l’instar de leurs homologues européennes, au durcissement des règles prudentielles qui contraignent leurs ratios.
L’impulsion dans les principaux pays africains a été donnée pour réorienter l’épargne nationale vers le financement des entreprises et capter l’épargne internationale, d’autant que les bourses locales tardent à décoller, à l’exception de la Bourse sud-africaine qui représente 65 % des 1 500 milliards de dollars de capitalisation boursière de tout le continent. Le marché obligataire n’affiche pas non plus un dynamisme suffisant avec ses 50 milliards de dollars d’encours pour tous les pays africains. Reste le private equity, qui est, aujourd’hui, la principale porte d’entrée des investisseurs étrangers sur le continent, et a drainé près de 22 milliards de dollars d’investissement entre 2010 et 2015 d’après les statistiques de l’AVCA.
Quels sont les principaux freins au développement des investissements financiers sur le continent ?
Pris globalement, les marchés des capitaux africains sont exsangues, très fragmentés et souffrent d’une absence de taille critique, que ce soit du côté de l’offre ou de la demande de capitaux. Du côté de l’offre, notons la faiblesse des investisseurs domestiques, qu’ils soient institutionnels ou particuliers, comme des investisseurs internationaux. Quant à la demande, elle pâtit de la configuration du tissu économique africain, avec très peu de grandes entreprises et d’ETI pour alimenter régulièrement les marchés en nouvelles émissions. Son corollaire est la rareté des cibles qui entraîne une survalorisation des actifs et une plus grande volatilité des marchés. Un autre frein important concerne l’accès compliqué à l’information fiable, autant sur les marchés que sur les entreprises, avec très peu d’agences de notation présentes sur le continent, une quasi-absence d’analyse financière sur les entreprises, etc., et son corollaire est une surévaluation du «risque Afrique» dans les portefeuilles des investisseurs étrangers, par rapport à des zones qui présenteraient un risque analogue comme certains pays asiatiques ou d’Amérique latine. Des solutions se mettent en place pour apporter des réponses, comme la mise en place de systèmes de garantie pour rassurer les investisseurs et contourner ce frein, l’amélioration de la transparence par l’obligation de la notation, etc., mais celles-ci restent encore insuffisantes. Cependant, il est important de noter que malgré ces difficultés, l’Afrique reste un vaste continent qui offre de nombreuses opportunités d’investissement, dans une grande variété d’actifs.