Quelle est la tendance actuelle du marché des cessions et acquisitions de PME en France ?
Dans l’hexagone, le nombre de transactions a décliné ces dernières années, mais cette évolution est à nuancer suivant le segment concerné. Celui des PME ou small cap, animé par des actionnaires fondateurs cherchant à réaliser leur actif au moment de leur retraite, devrait en effet rester dynamique en raison de l’âge moyen des dirigeants. Sur ce segment, une opération sur trois est menée dans la même région, selon le Panorama régions et transmission publié deux fois par an par In Extenso Finance et Transmission.
En revanche, les ETI (midcap) et les groupes, plus sensibles aux incertitudes macroéconomiques, semblent suivre une tendance plus cyclique. Au plan européen, l’étude de MergerMarket-Merrill Corporation constate ainsi une chute de 30 % des transactions entre les premiers semestres de 2019 et 2018, après des années records en nombre de transactions.
Dans un marché caractérisé par des incertitudes et par un niveau de prix qui demeure élevé, l’Argos Index® mid-market reste stable au premier trimestre 2019 à un niveau historiquement élevé (10,1 % de l’Ebitda) , grâce notamment aux acquéreurs stratégiques industriels. Par ailleurs, des taux d’intérêt négatifs poussent les fonds d’investissement à accepter de moindres rendements.
Le développement du crédit vendeur, l’élargissement du crédit d’impôt reprise pour les salariés ou encore l’allégement administratif du pacte Dutreil, mesures de la loi Pacte, devraient favoriser la transmission des PME. On peut donc être raisonnablement optimiste quant au maintien du nombre de transactions de PME sur le second semestre 2019.
Comment regardez-vous les évolutions de ce marché dans les mois et années à venir ?
Le marché du M&A permet aux «corporates» d’accélérer leur développement et d’optimiser leur portefeuille produits/marchés. De même, les fonds s’appuient sur ce même marché pour leur stratégie de «build-up» de leurs participations, et pour optimiser le TRI sur leur portefeuille par le biais de cessions.
En élargissant la visibilité de la cible, en optimisant la valeur et en assurant la fluidité des opérations, l’intermédiation M&A est aujourd’hui un standard de la gestion de l’entreprise.
Cependant, ce marché est confronté à deux risques essentiels : la «commodétisation» de l’offre et l’introduction du digital.
Cette normalisation résulte de la standardisation croissante des pratiques de M&A par l’ensemble des intervenants, et de l’ampleur prise par ce marché depuis 10 ans, loin de la confidentialité de ses débuts. Pour se distinguer dans un marché de commodités, les intervenants doivent évoluer : plus forte spécialisation sectorielle, plus grande séniorité et profondeur des équipes, meilleure rapidité d’exécution. Ce sont là les orientations prises par IEFT.
Concernant le digital, nous souhaitons transformer cet enjeu en opportunité en proposant une offre 100 % digitale pour les transactions inférieures à 2 millions d’euros de valeur d’entreprise. Autre facteur d’efficacité : l’identification des cibles via une base de données et un algorithme croisant les critères d’investissement de nos clients. Notre objectif : accélérer et optimiser les missions de build-up qu’ils nous confient.
Comment est organisé In Extenso Finance et Transmission pour répondre aux enjeux de ses clients cédants comme acquéreurs ?
Dirigeants de PME/ETI, entrepreneurs… l’origine variée de nos associés, leur grande expérience de l’entreprise et leur présence permanente, à toutes les étapes du process, nous permet de comprendre les enjeux de nos clients et de les accompagner au plus près de leurs réalités. Fondées sur l’expérience et la réactivité, nos interventions contribuent à identifier la bonne décision et à garantir une parfaite exécution à chaque étape du process.
Nos 50 collaborateurs M&A ont pour mots d’ordre rigueur et disponibilité tout au long de l’opération. Nous avons pu ainsi réaliser des cessions en six mois, y compris la phase de préparation. Particularité d’IEFT, notre table d’origination («sourcing») composée de six collaborateurs, qui permet d’identifier les cibles disponibles pour nos mandats «buy-side» et les acquéreurs potentiels pour nos mandats «sell-side».
Pour correctement exécuter et optimiser une transaction, il faut connaître la stratégie et les axes de développement de nos clients et leurs concurrents. Cette connaissance intime s’organise par des rencontres périodiques, tant avec les directeurs développement & M&A des corporates qu’avec les associés et les directeurs d’investissement des fonds. Ces échanges permettent d’intégrer leurs critères et ainsi de leur proposer des opportunités correspondant à leur stratégie.
Notre singularité réside également dans notre maillage fin du territoire français, doublé d’une ouverture internationale. Implanté dans 10 métropoles régionales, IEFT constitue un réseau régional M&A unique en France. Cette proximité nous permet de connaître le tissu économique local, d’identifier des cibles régionales disponibles à l’acquisition, de parler de façon privilégiée aux dirigeants des PME/ETI de leur projet de développement, ainsi que d’intégrer leurs enjeux géographiques.
Reposant sur un réseau de «best friends», IEFT dispose ainsi des relais nécessaires en Europe, en Asie (Chine, Inde, Singapour) et aux Etats-Unis. Grâce à cette organisation, nous pouvons mener des transactions pour des entreprises étrangères souhaitant investir en France et identifier des acquéreurs internationaux pour nos cédants français.
Régions et transmission : Panorama semestriel des cessions et acquisitions de PME
le dynamisme relatif des régions et son évolution en matière de transmission de PME, le Panorama semestriel régions et transmission est issu d’un important travail de collecte, de recoupement et d’analyse mené par les spécialistes d’Epsilon Research et d’In Extenso Finance et Transmission.
Véritable outil de mesure de la dynamique des régions en matière de cession/acquisition de PME, le Panorama régions et transmission recense et analyse chaque semestre les transactions portant sur les entreprises de 1 à 50 millions d’euros de volume d’affaires.
La géographie des opérations analysées
Le panel étudié représente près de 600 PME qui ont changé de mains en 2018 en France. Soit plus de 950 en l’espace de deux ans. Premier éclairage : 80 % de ces transactions sont conclues entre entreprises françaises – et au sein d’une même région dans un tiers de cas.
Autre information : une majorité des deals (52 %) recensés se déroule en régions, en dehors du bassin parisien. Si l’analyse région par région illustre la prédominance de l’Ile-de-France (25 % des transactions) et de Paris (23 %), la région Auvergne-Rhône-Alpes accueille 14 % des opérations – soit le quart des transactions réalisées hors Ile-de-France et Paris.
Quels sont les secteurs économiques les plus actifs en matière de cession de PME ?
Au palmarès des secteurs économiques les plus actifs, celui des services (aux entreprises et particuliers) domine avec près de 29 % des cessions recensées, suivi de près par celui des télécoms, médias et communication (27,5 %). Les biens d’équipement viennent compléter le podium (13,6 %). A eux seuls, ces trois secteurs pèsent pour 70 % des transactions analysées.
Qui cède, qui achète ?
Le Panorama In Extenso Finance et Transmission s’intéresse également au profil des cédants comme des acheteurs, en concentrant son analyse sur les opérations dont la valorisation se situe entre 5 et 50 millions d’euros. L’étude de ce segment montre que les personnes physiques (famille, management) représentent une large majorité des vendeurs (60 %), le reste se répartissant équitablement entre sociétés et fonds d’investissement.
Derrière cette moyenne nationale, certaines régions se distinguent par leur forte proportion de vendeurs personnes physiques. C’est le cas du Centre-Val-de-Loire (91 %) et de la Nouvelle-Aquitaine (80 %).
Côté acheteurs, les sociétés cotées ne représentent au plan national que 22 % des acteurs et les fonds 18 %. Une grande majorité des acheteurs de PME sont donc des sociétés non cotées, acteurs industriels ou commerciaux en quête de développement. L’analyse de la provenance des acquéreurs montre que si un tiers d’entre eux en moyenne vient de la même région, ce chiffre masque en réalité des réalités diverses selon les territoires : si ainsi en Nouvelle-Aquitaine, 100 % des acquéreurs sont issus de la région, ce n’est le cas que dans 41 % des transactions en Auvergne-Rhône-Alpes.
Quelles suites à cette étude ?
Le Panorama régions et transmission publié par In Extenso Finance et Transmission livre une photographie semestrielle de la réalité des cessions et acquisitions de PME, avec un éclairage régional qui permet d’affiner l’analyse du dynamisme porté par cette activité.
La prochaine et troisième édition de ce Panorama, qui paraîtra en novembre, permettra ainsi de confirmer – ou de contester – les principales tendances affichées sur les deux premières années, et de proposer des clés d’analyse pertinentes et pérennes pour les entrepreneurs, investisseurs et professionnels de la finance.
Retrouvez le panorama complet région par région sur https://finance.inextenso.fr/regions-transmission -
La présentation de la troisième édition du panorama Régions et Transmission aura lieu le 5 novembre 2019, à l’occasion des rencontres M&A organisées par le groupe Option Finance :