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TICAD VI : le Japon investira 32 milliards de dollars en Afrique. Pourquoi la France peut être un partenaire de premier choix

Publié le 2 décembre 2016 à 9h34    Mis à jour le 29 juin 2021 à 10h29

Y a-t-il une nouvelle dynamique dans l’ambition du Japon à l’égard du continent africain ?

La Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD) n’est pas une initiative récente.

Sa première édition date de 1993 et fut consacrée aux efforts pour inverser la tendance à la baisse des aides au développement de l’Afrique. L’édition de 1998 a confirmé ses deux grands principes :

– l’appropriation de l’Afrique par elle-même, et

– le partenariat de l’Afrique avec la communauté internationale.

En 2003, le Japon, via la TICAD III, a pris l’engagement de soutenir le NEPAD.

Dans ses éditions de 2008 et de 2013, la TICAD a introduit de nouveaux sujets dans sa réflexion et son action :

– accomplir les objectifs du millénaire pour le développement en Afrique ;

– s’attaquer aux questions de l’environnement et des changements climatiques ;

– prendre en compte la dimension genre et la jeunesse, et

– soutenir le secteur privé, l’agriculture et le développement des infrastructures.

Toutefois, la TICAD VI marque une étape charnière dans le positionnement du Japon par rapport à l’Afrique et à son développement et crée une toute nouvelle dynamique pour les investissements japonais sur le continent dans sa globalité.

Même le lieu choisi pour la tenue de cette émission est tout un symbole : pour la première fois, la TICAD s’est tenue hors du Japon, en Afrique au Kenya. Cette conférence a accueilli plus de 11 000 participants venus de 53 pays d’Afrique et du Japon.

Consciente du retard pris notamment par rapport à la Chine, TICAD VI a réaffirmé un projet ambitieux d’investissement pour les entreprises japonaises, pour un montant de 32 milliards de dollars US, en identifiant trois piliers :

– la diversification économique et l’industrialisation : infrastructures et énergies, développement du secteur privé ;

– la promotion du système de santé ;

– et la stabilité sociale : sécurité (lutte contre le terrorisme), participation aux enjeux planétaires (lutte contre le changement climatique) et formation professionnelle.

Traditionnellement présentes en Afrique du Sud et en Afrique de l’Est, les entreprises japonaises ont affiché un nouvel intérêt pour les pays francophones, notamment les pays de l’Afrique de l’Ouest.

L’investisseur japonais est très attendu en Afrique de l’Ouest, notamment compte tenu de son approche qui consiste à créer des emplois locaux, à mettre en place de programmes importants de formation et de transfert de technologies – parmi les plus avancés au monde.

Toutefois, la méconnaissance relative des marchés notamment en Afrique de l’Ouest, la barrière culturelle et linguistique et les problèmes et la crainte de la corruption font encore hésiter la grande majorité des investisseurs japonais à sortir de leur activité déjà bien tracée notamment en matière de trading, même si des groupes très importants comme Mitsubishi, Mitsui, Itochu, Toyata Tsusho (actionnaire de référence de CFAO, la grande société française de distribution en Afrique) ont déjà entrepris de nombreux projets.

L’engagement du Japon pour assurer le financement de nombreux projets avec participation japonaise notamment via la JBIC (Banque japonaise pour la coopération internationale) et ses ambitions affichées tout comme le besoin de l’économie japonaise de diversification géographique sont des éléments très positifs qui devraient contribuer à l’arrivée d’importants investissements japonais en Afrique.

Pourquoi la France serait-elle une plateforme de premier choix pour les investissements japonais en Afrique ?

Quatre raisons principales peuvent être invoquées :

– volonté politique ;

– très bonne connaissance du Japon du marché français et de ses acteurs ;

– proximité culturelle, économique et monétaire notamment avec l’Afrique de l’Ouest ;

– dispositifs juridiques et fiscaux avantageux.

Volonté politique commune de coopération : le 5 octobre 2015, les deux Premiers ministres ont adopté un plan franco-japonais pour le développement durable, la santé et la sécurité en Afrique avec trois objectifs :

– coopérer pour le développement durable de l’Afrique,

– renforcer la coopération dans le domaine de la santé en Afrique, et

– travailler ensemble au renforcement de la sécurité sur le continent.

Les entreprises japonaises connaissent depuis longtemps le marché français et ont l’habitude de travailler avec des partenaires français ayant construit des relations de confiance dans les affaires. Aujourd’hui, environ 500 entreprises japonaises ont une présence juridique en France et certaines de ces entreprises gèrent depuis la France des projets africains.

En termes de proximité culturelle, rappelons que 21 pays d’Afrique ont le français comme langue officielle ou co-officielle et que l’Organisation internationale de la francophonie est en place depuis plusieurs années pour nourrir et développer cette proximité ; elle est à l’initiative de nombreux projets en Afrique francophone dans tous les domaines, y compris économiques.

La France est l’un des partenaires économiques les plus importants de l’Afrique subsaharienne, dans la zone franc CFA en particulier. L’UEMOA et la CEMAC forment la zone franc CFA.

Enfin, les dispositifs juridiques et fiscaux existants donnent une sécurité et une prévisibilité juridique importantes.

Ainsi, d’une part, la France et le Japon ont signé des conventions en matière fiscale et de sécurité sociale permettant d’éviter la double imposition/cotisation entre le Japon et la France et de nombreux pays en Afrique, et en matière de sécurité sociale.

D’autre part, la France est le seul pays à avoir signé 29 conventions fiscales avec des pays africains, conventions qui sont actuellement en vigueur, alors que les pays africains disposent d’un très faible réseau de conventions fiscales.

En outre, le droit des obligations de nombreux pays francophones est inspiré du Code civil français, et le droit des affaires de l’espace OHADA est très proche de la culture juridique française (tout comme le Code civil japonais, inspiré du Code civil français).

Enfin, la constitution de holdings en France par les sociétés japonaises pour gérer leurs investissements en Afrique, compte tenu du dispositif fiscal national et international (traité franco-japonais) actuel, est très attractive (par exemple, le dividende distribué est exonéré à 99 %, l’imposition de la plus-value est exonérée à 88 %, le crédit d’impôt pour la recherche et développement est applicable, etc.).

Ainsi, il y a de nombreux éléments qui contribuent à ce que la France prenne une part active dans la dynamique des investissements japonais, en particulier en Afrique francophone, lancée par la TICAD VI.

Comment des cabinets comme le vôtre peuvent-ils s’inscrire dans cette dynamique ?

Notre cabinet bénéficie d’un positionnement privilégié. Nous travaillons depuis de nombreuses années avec des investisseurs japonais en France grâce à notre Desk Japon à Paris. Parallèlement, nous avons ouvert des bureaux en Afrique et lancé une offre Afrique dans de très nombreux domaines et avons une connaissance particulière des marchés de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique du Nord.

Ainsi, nous avons construit une équipe dédiée pouvant être un partenaire privilégié des entreprises japonaises dans l’axe Japon-France-Afrique.

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