Priorité annoncée du précédent quinquennat – quelque peu contrariée par une succession de crises, sociale, sanitaire et diplomatique – la lutte contre le dérèglement climatique et la pollution devrait, d’après les récentes annonces du président de la République et sous réserve qu’il conserve une majorité parlementaire, occuper une place de premier rang dans les politiques publiques de la nouvelle législature. L’efficacité de ces politiques sera cependant subordonnée à la capacité de l’Etat à résister à la tentation d’adopter des mesures qui relèveraient du « greenwashing étatique », c’est-à-dire qui donneraient l’impression d’une dynamique d’action auprès de l’opinion publique, tout en négligeant les leviers les plus importants.
L’Union européenne (UE) s’est fixé un objectif contraignant d’au moins 55 % de réduction des émissions de gaz à effet de serres d’ici 2030 par rapport à leur niveau de 1990 et elle vise la neutralité carbone à l’horizon 2050. Les trajectoires actuelles ne sont guère encourageantes : sans un infléchissement massif des courbes, la réduction anticipée pour 2030 ne sera que de 41 % par rapport au niveau de 1990.