La « campagne » récemment engagée par un groupe d’investisseurs minoritaires de TotalEnergies a ravivé le débat sur l’un des marqueurs forts du renouveau de la gouvernance d’entreprise opéré à compter du début des années 2000 dans les sociétés anonymes monistes : la dissociation des fonctions de président du conseil d’administration et de directeur général. Présentée comme le vecteur d’une répartition équilibrée des rôles et une mesure nécessaire face à une trop forte concentration des pouvoirs, le tout dans un contexte de promotion de la démocratie actionnariale, qu’en est-il plus de 20 ans après ?
Introduite par la loi NRE du 15 mai 2001, la faculté de dissociation est faussement récente en France. De 1837 à 1940 la mesure existait avant de disparaître, accusée d’« éparpiller » le pouvoir. Malgré de vives discussions sur sa pertinence, le choix fut fait en 2001 de réintroduire cette faculté...