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La lettre d'Option Droit & Affaires

Portrait

Devialet : la direction juridique d’Annabelle de Saint Albin

Publié le 15 février 2023 à 11h14

Chloé Enkaoua    Temps de lecture 5 minutes

Parcours du directeur juridique, organisation de son équipe, explications sur son fonctionnement et sur ses conseils. Découvrez le portrait d’une direction juridique.

Chloé Enkaoua

Qui la dirige

C’est en première année d’école de commerce à HEC Paris qu’Annabelle de Saint Albin découvre le droit et décide de s’inscrire à l’université Paris XI, en parallèle de son cursus. Une révélation telle que, en pleine scolarité, Annabelle de Saint Albin n’hésite pas à faire une année de césure pour découvrir le terrain en cabinet d’avocats d’affaires, chez Ginestié. En 2002, après un échange en finance au sein du MBA de la McGill University, elle intègre le géant français Gide. En tant que stagiaire, tout d’abord, puis collaboratrice à partir de 2005 une fois le concours du barreau passé, et enfin en qualité de counsel. Au sein du département corporate/M&A, elle fait ses armes aux côtés des associés Pierre Karpik, Hugues Mathez et Hugues Scalbert. « J’ai appris à être autonome très rapidement, notamment sur les dossiers de capital-risque, rapporte-t-elle. Dans le même temps, j’ai bénéficié d’une formation généraliste en droit des sociétés et M&A. » En 2007, la jeune avocate part en détachement au sein de la direction juridique du groupe Legrand, l’un des clients phares du cabinet, avant de participer dans la foulée au lancement du bureau de Hong Kong de Gide jusqu’en 2009. Après son retour à Paris, en 2013, Annabelle de Saint Albin effectue un autre détachement au Fonds stratégique d’investissement (FSI) au moment de la création de la Banque publique d’investissement (BPI). Convaincue par cette expérience, elle accepte de quitter la robe en 2016 pour créer la direction juridique du groupe français de systèmes audio Devialet, connu notamment pour sa gamme d’amplificateurs Expert et son enceinte connectée Phantom. « Au moment où je suis arrivée, Devialet était une start-up qui se préparait à une levée de fonds significative pour permettre son déploiement », explique la directrice juridique.

Comment elle s’organise

Annabelle de Saint Albin dirige une équipe de 4 juristes composée de deux ex-avocates avec une expérience en droit commercial et en droit de la propriété intellectuelle et des brevets, d’une juriste junior en corporate et droit commercial, ainsi que d’un stagiaire. En tout, trois pôles composent la direction juridique de Devialet : Corporate, financement et immobilier ; Commercial, distribution et droit de la consommation ; IP/IT et contentieux. « Dans la mesure où notre équipe est assez resserrée, il faut une grande souplesse dans l’allocation des sujets et des dossiers, indique la directrice juridique. Nous travaillons de manière très transversale, par exemple sur des projets au long cours qui mobilisent toutes les directions de l’entreprise comme le programme de conformité RGPD pour la protection des données personnelles. » Outre la commercialisation de produits auprès du grand public, Devialet met aussi en œuvre des partenariats technologiques et des projets de collaboration avec des industriels. Une activité qui mobilise également l’équipe juridique au quotidien lors des négociations, entre autres pour l’élaboration des contrats. « Il s’agit par ailleurs de structurer progressivement la stratégie et la gouvernance RSE (responsabilité sociétale des entreprises), notamment en matière de communication d’informations extra-financières, en particulier sur le plan de la lutte contre le réchauffement climatique et la réduction de nos émissions de carbone », complète Annabelle de Saint Albin.

Comment elle se positionne

La direction juridique de Devialet est directement rattachée à la direction générale, et Annabelle de Saint Albin fait en outre partie du comité exécutif du groupe. « De par cette position, notre direction est incluse bien en amont sur les décisions et la stratégie de l’entreprise », souligne-t-elle. Au moment de son arrivée, la directrice juridique se souvient de nombreuses sollicitations. « Au fil des années et de la croissance du groupe, nous avons canalisé et filtré les demandes en nous concentrant sur ce qui était important, tout en gardant une forme de spontanéité et de disponibilité envers les autres équipes. L’enjeu est de rester en prise avec le business et de ne pas s’enfermer dans une sorte de tour d’ivoire. » Le challenge pour cette année ? Concentrer les efforts de la direction juridique sur les sujets véritablement à impact ou à risque pour l’entreprise. « Nous souhaitons être un peu moins dans la réaction et plus dans l’anticipation, affirme Annabelle de Saint Albin. Cela passe notamment par davantage de digitalisation ainsi que de formation et de sensibilisation des opérationnels sur certaines problématiques, afin de leur donner la capacité d’être plus autonomes et agiles. »

Qui la conseille

Sur les grandes opérations de M&A, l’équipe juridique de Devialet travaille régulièrement avec Goodwin et Anne-Charlotte Rivière, associée, et en financement avec Herbert Smith Freehills et Louis de Longeaux, associé. Pour les brevets, la société fait appel au cabinet Lavoix avec Philippe Blot, associé, et à Strato IP avec Sébastien Hautiere pour les portefeuilles de marques/modèles. Concernant les contentieux, Annabelle de Saint Albin sollicite Hoyng Rokh Monegier avec Amandine Métier et Sabine Agé, associées, pour les brevets, ou encore DDG avec Frédéric Dumont, associé, en droit des marques.


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